Les données de géolocalisation de deux réseaux sociaux permettent de vous identifier. Et ce même si vous postez de manière anonyme révèle une étude menée conjointement par l’université Columbia de New-York et Google.

Le débat sur le respect de la vie privée en ligne fait rage, mais il est peut être déjà trop tard. Une nouvelle étude montre qu’il est tout à fait possible d’identifier des individus qui publient sur les réseaux sociaux de manière anonyme. Et ce grâce aux méta-données.

 

Les deux chercheurs ont développé une application qui permet de vérifier les résultats de leur recherche. Ici une probabilité basée sur l’âge.

En fait les posts géotaggué issus de deux réseaux sociaux différents permettent d’identifier la personne utilise les deux comptes. Pourquoi ? Parce que les mouvements physiques des personnes sont si distincts que les personnes peuvent être identifiées avec une poignée de coordonnées géographiques publiées en ligne.

Cette étude compare les posts géotaggués des réseaux Twitter, Instagram et Foursquare afin de relier les comptes anonymes à une seule et même personne. Un algorithme développé par l’équipe de chercheurs calcule la probabilité qu’une personne qui poste à une heure précise et dans un lieu précis sur un réseau social soit la même qui publie sur une autre plateforme de réseau social à une autre moment dans un autre lieu. L’algorithme permet de plus de connaître l’âge, le genre, l’origine ethnique, ou encore les revenus et la situation familiale des individus identifiés.

Quel impact sur le comportement ?

De nombreuses personnes choisissent de ne pas s’identifier en ligne” mentionne Augustin Chaintreau, co-auteur de l’étude, sur le site de l’université. “Maintenant si je vous dis que vos données de géolocalisation vous rendent reconnaissables sur tous les comptes de réseaux sociaux que vous utilisez, cela change t-il votre comportement ? C’est une question à laquelle nous devons répondre désormais“.

Les gens partagent leurs localisations sur de plus en plus d’applications et souvent sans le savoir” explique le chercheur Chris Riederer, l’autre co-auteur. “Les entreprises n’ont plus besoin d’outils très sophistiqués pour accéder à cette donnée et l’utiliser pour leurs propres besoins“.

Et ces pratiques ont d’autres conséquences, souvent inattendues. En janvier 2015, le jihadiste néo-zélandais Mark Taylor, militant de Daesh, s’était fait connaître pour avoir été localisé à partir de son compte Twitter dans plusieurs villes de Syrie : il n’avait pas désactivé la fonctionnalité de géolocalisation de son téléphone et Twitter utilisait cette donnée à chaque envoi de tweet. Du pain béni pour les membres de la coalition qui lutte contre l’organisation Etat Islamique en Syrie.

Sources : Université de Columbia / ZDNet 

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