Le Boston Consulting Group (BCG) a publié une étude concernant la confiance des utilisateurs pour le traitement de leurs données personnelles par des entreprises tierces. Aujourd’hui les recherches démontrent un réflexe de défiance très fort de la part des internautes sur l’exploitation de leurs données. Pour BCG, c’est aux entreprises de regagner leur confiance.
Une plus grande méfiance
Dans le cadre de l’arrivée de la RGPD en Europe (règlement général de protection des données) – qui établit des normes strictes et détaillées sur la collecte, la manipulation et le partage de données – beaucoup d’entreprises doivent revoir la façon dont elles traitent ces informations. Les sociétés évoluent en effet dans un contexte où les consommateurs se montrent extrêmement méfiants sur la question de la collecte et de la revente de données, le scandale Facebook n’aidant pas, et sont considérées comme responsables des informations qu’elles amassent.
D’une manière générale, la méfiance des consommateurs sur le fait de partager des informations en ligne est en augmentation. Quelle que soit la génération, une grande majorité des utilisateurs européens et des Etats-Unis se montre plus précautionneuse quant au partage des données en ligne.
Des sensibilités différentes selon les données collectées
Que ce soit des informations bancaires, médicales, commerciales ou simplement divers centres d’intérêts, les utilisateurs n’ont pas le même degré de méfiance selon le caractère des données collectées.
L’étude révèle que les utilisateurs sont très peu enclins à partager leur données personnelles financières, familiales, localisées ou basées sur l’utilisation.
En revanche, certains estiment que des informations comme le nom, l’âge ou le genre, les préférences de marques ou des produits consultés en lignes sont moins sensibles.
L’échec des entreprises à comprendre ce que veulent les consommateurs
L’étude du BCG révèle également qu’il existe une forte inadéquation sur la question des protections des données, entre ce qui va intéresser les consommateurs selon les entreprises et ce qu’ils veulent réellement. « Les entreprises ne recherchent pas de nouvelles utilisations des données auxquelles les clients sont plus ouverts, et lorsqu’elles recherchent une nouvelle utilisation, elles n’informent ou n’éduquent généralement pas leurs clients ou ne demandent pas leur permission, bien que ce soit clairement ce que veulent les consommateurs » explique le cabinet.
Le BCG a donc interrogé clients et entreprises sur cinq utilisations de données et sur la façon dont les entreprises devraient informer leurs consommateurs pour chaque utilisation. Les écarts entre ce que les entreprises et consommateurs trouvent acceptable sont pour la plupart énormes.
« Au vu de ces résultats, nous pensons que les entreprises sont excessivement conservatrices dans leur quête de nouvelles utilisations de données, dans l’espoir que leur prudence les protégera des risques. En fin de compte, leur prudence est mal avisée par rapport aux préoccupations réelles des consommateurs, car si les consommateurs se soucient moins que les entreprises d’imaginer comment les données sont utilisées, ils se soucient profondément d’être informés de leur utilisation, » déclare le cabinet.
Il ajoute : « En effet, la grande majorité des consommateurs souhaitent que les entreprises prennent des mesures actives pour obtenir une notification ou une autorisation pour toute utilisation de données personnelles. Plus précisément, les consommateurs veulent avoir le choix d’opter ou de refuser une utilisation de données: plus de 60% des consommateurs croient que des autorisations d’opt-in ou d’opt-out devraient être exigées pour les cinq types d’utilisation. »
Sources : Le BCG via Le blog du modérateur