L’article le plus consulté sur le réseau social au premier trimestre faisait un lien entre la vaccination contre le Covid-19 et une mort suspecte, selon un rapport interne enterré par le groupe, révèle le « New York Times ». Facebook craignait la mauvaise publicité, alors que Joe Biden a publiquement mis en cause le rôle des réseaux sociaux.
Dans un effort de transparence, Facebook a publié ces derniers jours la première édition d’un rapport inédit, le « Widely Viewed Content Report » , dans lequel sont compilées des informations sur les principaux contenus consultés par les utilisateurs du réseau social aux Etats-Unis.
Dans cette première mouture, Facebook détaille les types et la provenance des contenus les plus vus au deuxième trimestre 2021, les liens le plus souvent affichés, les pages les plus performantes…
Tous ces chiffres viennent appuyer un plaidoyer essentiel du groupe de Mark Zuckerberg. Celui selon lequel les contenus politiques inflammables et la désinformation sont marginaux sur la plateforme, contrairement à ce qu’affirment ses détracteurs.
Selon le rapport, 87 % des contenus affichés dans le fil d’actualité des utilisateurs américains de Facebook ne contiennent aucun lien.
Et l’essentiel des liens les plus vus ou des pages les plus consultées sont ceux de l’Unicef, de sites de cuisine ou de photos de chat…
Vecteur de désinformation
Cet effort de transparence a toutefois été relativisé samedi par les révélations du « New York Times ». Le quotidien américain a découvert que Facebook, inquiet des retombées possibles sur son image, n’avait pas publié un premier rapport datant du trimestre précédent. Le lien le plus vu par les utilisateurs américains au cours des trois premiers mois de l’année renvoyait en effet à un article suggérant que le vaccin contre le coronavirus était en cause dans la mort d’un médecin en Floride.
« Nous avons envisagé de rendre ce rapport public plus tôt, a expliqué un porte-parole du groupe. Mais comme nous savions l’attention qu’il allait susciter – ainsi que nous l’avons constaté cette semaine -, il y avait des corrections que nous voulions apporter au système. »
Reporter: "What's your message to platforms like Facebook?"
— The Hill (@thehill) July 16, 2021
President Biden: "They're killing people." pic.twitter.com/jrAvQpG7i0
Ces dernières semaines, les autorités américaines ont pointé du doigt Facebook comme un vecteur essentiel de la désinformation sur le Covid-19 et les vaccins. Joe Biden a carrément accusé l’entreprise de « tuer des gens » en laissant les fausses informations circuler aussi largement. Mark Zuckerberg en personne a sèchement réfuté les accusations de la Maison-Blanche. Le groupe insiste sur les efforts colossaux mis en place pour lutter contre la désinformation.